top of page

PAR TAGS : 

POST RÉCENTS : 

A bicyclette


Très chère Ada,

Je te lis et je crois sentir tes écailles de poisson frétillant. De sirène ?

Je sens que tu affûtes certains tranchants de ton caillou. Laisse aussi vivre ce qui te semble laid et rêche en toi, tu as raison. La vie polira ce qu’il est nécessaire de polir.

Je n’ai pas le temps de t’écrire ces jours-ci. Mais il m’arrive de te parler silencieusement en remuant les lèvres. Je sais que tu m’entends.

J’ai choisi cette image car je t’imagine au guidon de ton vélo, conduisant comme une catalane qui ne respecte que la signalisation qu’elle juge pertinente. Tu as resserré les freins de ton petit vélo pur-sang, au moins ?

J’espère que le rire revient dans ta vie. Tu peux être si drôle, parfois.

Je suis à Paris, oui ! J’ai vu une très belle et très troublante exposition à la Maison européenne de la photographie. Des clichés de Japonais : des amoureux au regard innocent, des quartiers chauds, et une terrible série sur Hiroshima. L’Histoire n’a pas fini de passer du rire aux larmes, et je frissonne en songeant aux prochains périls qui pétriront nos chairs.

J’ai rencontré une femme merveilleuse, j’aimerais t’en parler de vive voix. Pas une jeunette. Pas une nymphette. Je suis sûre que tu l’aimerais.

N’oublie pas de ne rien faire. De t’allonger sur ton lit, les yeux ouverts sur le plafond.

J’espère que mes prochaines lettres te parviendront. Je compte sur toi pour faire suivre ton courrier à ta nouvelle adresse. Ou qu'une main invisible s'en chargera.

J'aime nos pérégrinations et nos mystères.

Theus le triton

bottom of page